Les mouvements
Auteur :
Roland N. Petersson
Categories : Poésies
Date de parution : 10/09/2020

Rythmique
Rythmique des fricatives,
Formes musicales et limpides
Qui au discours s’offrent la lyre
Et l’extase sur fond de délire.
Du haut des cimes des pins
Et dans le confort des sapins,
Le zéphyr s'abreuve sans fin
Aux ondes vibrantes et claires.
Aux chants d'un rossignol.
Je souffrirai qu'il s'en suive
Un silence sans suite.
Que dans un air vacant
Une voix estivante libèrerait
Des sons fuyards et inlassables
À la langueur des valses
Lointaines et passagères
Sur des ondes de rossignol.
J'entendrai dans le silence
Des cithares pleurnicheuses,
La harpe perçante et auréolée
Des bardes téméraires tirant
Les fils des muses d’antan.
Et du souffle des feux d'Orphée
Inlassablement j’attendrai
Qu’ils redonnent mon rossignol.
Belles mais éphémères sont
Ces notes qui se perdent
Dans l'instant d'un moment.
Elles donnent à jérémiade
Sur ces choses immortelles
Perdues dans la pénombre :
Mélancolies languissantes
...de rossignol.
O Cor égaré dans les oubliettes !
J'attendrai que revienne l'écho
Qui fera vibrer à nouveau les bois,
Exorcisant du revers de la main
Ce silence suspendu dans l’antichambre
Du temps et de l’espace d’où
Faiblement ils s’écoulent les chants
...de l’ultime rossignol.
Mon Trône
Des pas me séparent de là-bas
Une petite colline entre trône et eau
Et un sentier perdu dans le tas
Ont fait du monarque un badaud
Je me suis assis sous un arbre
Et j’ai fait de lui mon trône.
En bon souverain il règne
Sur l’ombrage qui me baigne.
Et sur ma tête, sa couronne
Repose en un vert candélabre
D’où retentissent des sons magiques
Cachés dans ce feuillage
C’est la volaille joyeuse
Qui gaillardement chante
D’une voix qui enchante
La grande cérémonieuse
Elle béatifie notre fleurage
Par ses cantiques mystiques
Une colonie de tisserands
Sur ma tête fait ses nattes
Et cette famille de moineaux
Qui jouent aux maréchaux
M’offre de belles sonates
Orchestrées savamment
Pour tous les matins du jour
J’ai vu de l’autre côté de la prairie
La source claire d’une eau limpide
Et l’abreuvoir de mon royaume
Je les ai vus partir de mon dôme
A la conquête du liquide insipide
Me tirant gentiment de ma rêverie
Pour que je leur dise des mots d’amour
J’ai donc dû perdre mon arbre
Qui n’était plus mon trône
Il fallait braver ces rayons de soleil
Faisant du badaud mon pareil
Choisir en ce début d’automne
Descendre le feuillage du vert candélabre
Ou de s’abreuver à la source de vie
Je reviendrai
Un jour je reviendrai
Ma bêche à l'épaule
Te cultiver un champ.
Tu choisiras les semences,
Le temps pour les planter
Dans ce lopin de terre
Au bord de cette rivière
Où jadis nous baignâmes
Nos amourettes naissantes
Dans ces sillages fertiles
Pousseront tes légumes
Des sillons pour tes pois
Concombres et courgettes
À portée de ta main
Seront tendres et doux
Nous verrons la récolte
Produit de mon labeur
Et fruit de ton amour.
Je la verrai grandissante
Tel un enfant bien né
De parents amoureux
Nous la ferons rentrer
Dans ce vieux grenier
Que l’histoire nous légua
Et dans cette hutte en paille
Où jadis nous cachâmes
Cupidon dans nos âmes
Dans ce jour revenu
Pour le restant des jours
Je bêcherai ton cœur
Au feu du vieux chalet
Où maman nous laissa
Tisser nos amourettes.
Par sa flamme bienveillante
Et dans tes bras je jouirai
Des lueurs de ta tendresse
Et ma bêche dans un coin
Et mon feu s'éteignant
Diront mon dernier chant.
Partir, je reviendrai
Les souvenirs dans l’âme
Réoccuper ton cœur.
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FKN
10/09/2020