Au Paradis des Chats
Auteur :
Martine Géronimi
Categories : Poésies
Date de parution : 03/05/2022

Au paradis des Chats
On y retrouve peintres et écrivains
Attablés avec leurs chats au petit matin
Devant un grand bol de lait parfumé
Aux essences d'amandes émondées
On y rejoint Othello et son fils Arturo
Tout de noir revêtus et puis Georgio
Entourés de la tendre Neige robe blanche
Mes merveilleux chats un beau dimanche
Indépendants altiers peu fidèles
Les chats peuvent se montrer rebelles
En ignorant superbement celles
Qu’ils jugent parfois à tort cruelles
Les chats boudeurs disparaissent
Quelques heures quelle tristesse
Puis reviennent plein de tendresse
A la recherche de caresses
Pour la grande joie de leurs maitresses
La rencontre
Un matin je fis une drôle de rencontre
Un chat miaulait à fendre l'âme
Donnez-moi à manger Madame
Voulez-vous que je vous montre
J'ai eu un doctorat à Paname
Je suis expert diplômé en dames
Ce chat au demeurant tout gris
Aux beaux yeux si langoureux
Retint mon attention et me surpris
Que me dites-vous là Mistigris
En SDF vous êtes devant moi peureux
Quel fut donc ce sort malheureux
Hélas belle dame dans mon pays
Une redoutable pandémie
Me fit perdre maîtresse et logis
Je me retrouvais à la rue Elle, repartie
Par la faute d'hommes étourdis
Remplis de rancunes et de jalousies
A quoi me servent tous mes diplômes
Si je ne peux manger à ma faim
Madame je me fais vieux en somme
J'ai bien peur du lendemain
Compatissante à son chagrin
Je décidai de lui offrir un gîte et du pain
La tendresse qu'il me démontra ce soir là
Est une leçon que je n'oublierai pas
Les cœurs solitaires se rejoignent parfois
En Dame ou en Chat pourquoi pas
Les titres ne servent à rien ma foi
Seule une âme noble existe pour moi
Hommage à Baudelaire, moi et mon chat
Toi mon gros matou, noir
Je t’ai trouvé perdu sur le boulevard
Et sans y penser tu m’as apprivoisée
Tu refusais mes caresses traitresses
Je te tendais ma douce main, maîtresse
Pour te reprendre dans mes bras blasés
Plus je t’approchais et plus tu te refusais
Mais quand subtilement tu venais te lover
Contre mon sein, je me sauvais
Et tes miaulements en gerbe fusaient
De mille éclats de rire, je te régalais
A sentir ton dépit je me rapprochais
Pour t’entendre à nouveau ronronner
Toi mon beau matou aux poils lustrés
Moutonnant comme vagues au crépuscule
Je me perds dans tes doux yeux et bascule
Dans un infini dilemme car frustrée
Faute de t’amadouer
Je décide de t’abandonner
C’est là que tu te pelotonnes
Comme un minet et me mignonnes
De ta langue tu as fait une arme
Celle de m’ensorceler
Et de te faire rendre l’âme
Sous la fureur de mes baisers
Mais d’un coup tu te rebiffes
D’une griffe tu me menaces
Je me retire… me sentant lésée
De n’avoir pu réussir à te garder
Tu reviendras comme d’habitude
Au détour du chemin vers midi
Chercher le lait de ta plénitude
Et sans un mot, d’un sourire infini
Je te prendrais dans mes bras amis
Tu soupiras d’aise repu et comblé
Tu me laisseras alors… te cajoler !
Mon p'tit démon tu m'ensorcelles
de tes mirettes, l'étincelle
Jaillit coquine et infidèle
Mais je succombe sous le charme
De ton minois qui me désarme
Jean-Michel Gaudron
16/05/2022