As-tu rêvé?
Auteur :
Nelly78114
Categories : Thrillers
Date de parution : 13/01/2020
Extrait
Couverture

Ce roman est mon roman prise de risque. Ma première intrusion dans le milieu du thriller.
Prologue
Mars 2012, Saint-Denis de la Réunion
Les hommes assis autour de la grande table ovale échangèrent des regards entendus quand leur collègue aujourd’hui en ligne de mire entra dans la pièce.
De son air hautain, il toisa l’assistance. Il semblait tranquille à mille lieues de ce qui ne tarderait pas à se jouer sous ses yeux.
Il prit place devant ses pairs. Il les détailla un par un. Il savait qu’il allait être jugé et sûrement cloué au pilori. Ces six hommes allaient décider de son avenir. Il ne cilla pas du regard et pouvait, à cet instant précis, presque renifler leur nervosité.
Plusieurs baissèrent les yeux. Il sourit satisfait. Son charisme fonctionnait en toute circonstance.
Hésitante, une assistante s’approcha de lui et lui proposa un café. Il prit son temps pour répondre, scrutant de ses yeux perçants ses formes plus qu’alléchantes. Il la sentit frémir. De peur ? De désir ? Il espérait un peu des deux.
Sa réputation de séducteur assurait son succès. Cette même réputation qui le conduisait ici aujourd’hui. Il savait que la convocation de cet après-midi n’était que la première étape de sa déchéance comme médecin.
Son avocate déboula dans la pièce. Il avait décidé de lui faire confiance pour cette audition devant l’ordre des médecins, mais aussi pour le procès en correctionnelle qui suivrait. Elle lui sourit de ce rictus féroce qu’il aimait tant.
Il sentit son érection poindre instantanément. Ils avaient passé une nuit torride, où elle avait accepté avec gourmandise tout ce qu’il lui avait imposé. Il avait trouvé une rivale dans ses étreintes bestiales et il s’en délectait.
En revanche, il n’avait pas apprécié qu’elle le congédiât au petit matin et il saurait lui faire remarquer après cette audience. S’il avait besoin de ses talents d’avocate, il n’était pas prêt à laisser une femme mener la danse, si bandante fût-elle.
Samantha s’assit dans un mélange d’élégance et détermination.
— Je te le redis. Je ne veux pas entendre le son de ta voix, ordonna-t-elle.
— Je n’aime pas qu’on me donne des ordres.
— Ta gueule, susurra-t-elle.
Il se raidit un peu de la façon dont elle venait de lui répondre, mais sentit aussi son entrejambe gonfler de plus belle. Il respira à fond, et se félicita de s’être assis de suite. Il aurait eu du mal à cacher son trouble. Il chassa les images sexuelles qui envahirent son esprit. Ce n’était pas le moment de se projeter entre les cuisses de Samantha.
L’audition débuta enfin le forçant à se concentrer. Il écouta les griefs énoncés par le président de la commission. Il laissa parler son avocate alors qu’il voulait crier son sentiment d’injustice.
— Pour l’heure, vous n’avez que des suspicions d’agressions sexuelles. La justice pénale déterminera si votre confrère est ou non coupable de ces faits.
— Six patientes qui disent avoir subi des attouchements lors d’une consultation nous obligent à prendre ces faits en considération et à en tirer des conclusions. L’ordre des médecins ne peut pas cautionner qu’un confrère viole des femmes dans le cadre de ses missions.
— Il n’a jamais été question de viol. Tout au plus sommes-nous confrontés à quelques attouchements.
— Sur des patientes non consentantes, j’appelle cela du viol, Maître !
— Si vous voulez, si vous voulez...
Il fixa du coin de l’œil la jeune femme. Il ferma les paupières s’imaginant la posséder violemment et la faire hurler de plaisir sous ses coups de reins. Les souvenirs de certaines de ses patientes lui revinrent aussi en mémoire. Toutes n’avaient pas été aussi effarouchées que les six qui l’avaient balancé. Il avait un peu insisté, mais de là à l’accuser d’agression sexuelle. Il ne résumait pas les actes pratiqués comme non consentis. Il ne comprenait pas ce revirement de situation.
Il revint à la réalité de l’instant et sentit une perle de sueur sur son front. Parfois, son besoin de sexe jamais assouvi lui faisait peur. Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à faire taire cette bête en lui. Il se promit quand même de mieux choisir des conquêtes. Il lui fallait trouver des proies peu farouches et aimant la bagatelle autant que lui.
La sentence tomba très vite. Sans surprise, il se retrouva suspendu de ses fonctions. Il connaissait la suite. Si le tribunal correctionnel le condamnait, le tout se transformerait en radiation pure et simple. Sa carrière de médecin était finie. Il le savait depuis la première accusation. À la limite, il se sentait presque soulagé. S’il avait aimé son métier sur toutes ces années, il avait aussi envie d’autre chose. Surtout si les patients, enfin plutôt les patientes, devenaient bavardes.
Alors que Samantha roulait des hanches devant lui une fois la séance levée, il réfléchit. L’avocate était ouverte d’esprit. Il devait peut-être envisager de se poser un peu avec elle. Il devait se calmer. Il y a longtemps qu’il le savait, mais ses pulsions de séducteur étaient souvent plus fortes que sa raison. S’imaginer rangé l’amusait au plus haut point. Il n’y croyait pas lui-même.
— Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda la jolie brune aux cheveux longs.
— Rien, c’est nerveux.
— Prends-moi pour une conne ! rétorqua-telle.
Il craquait littéralement sur son franc-parler, bien loin de la féminité affichée par l’avocate dans son tailleur et sa jupe près du corps.
L’homme se saisit du bras de son défenseur et serra. Elle grimaça de douleur alors qu’ils venaient de quitter l’enceinte de l’ordre des médecins.
— Va falloir que tu apprennes à mieux me parler.
— Avec toi je ne parle pas, je baise je te rappelle.
Elle se montrait volontairement provocante. Il pouvait sentir son désir qui ne demandait qu’à couler à flots. Ne pouvant plus se contenir, il l’entraîna dans une petite ruelle derrière un restaurant. Samantha ne chercha pas à fuir ou le retenir dans ses ardeurs. Elle désirait autant que lui cette étreinte à la hussarde.
Elle miaula presque de bonheur quand elle le sentit entrer en elle sans ménagement contre un mur. Il la pilonna avec violence, la faisant rugir de plaisir. L’un comme l’autre se fichait de savoir si on les entendait ou s’ils risquaient d’être surpris.
Leurs pulsions restaient la seule voix qu’ils écoutaient. Quand Matthieu se répandit en elle et qu’il lui caressa la joue dans un geste presque tendre, sa décision était prise. Il ferait un bout de chemin avec Samantha. L’avocate serait celle qui le conduirait vers sa rédemption de séducteur et de queutard invétéré.
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Florentin
16/01/2020